21 janvier 2022
Les engins commandés à distance sont indubitablement en plein essor. Ils sont utilisés sous terre depuis longtemps et, chez Aitik, les plus grandes machines de surface ne sont déjà plus pilotées via les cabines, mais depuis un bureau. Mais, à quoi ressemble l’utilisation à distance des engins de forage de surface, légèrement plus petits ? Éléments de réponse avec Pierre Medfors, un opérateur d’engin de forage de Norrbottens Bergteknik qui travaille à la mine de Boliden Aitik.
« Nous travaillons avec le système BenchREMOTE uniquement dans certaines circonstances, lorsque la zone de travail est plate et adaptée à l’abattage à l’explosif », explique-t-il.
"À l’intérieur, nous sommes assis sur des sièges d’opérateur et manipulons les engins comme d’habitude, mais ils se trouvent physiquement à une centaine de mètres. C’est douillet, chaud et agréable. Nous avons également une kitchenette et des toilettes. "
Au début, la conduite à distance n’a pas été des plus naturelles, car ils ne disposaient que de la caméra pour travailler et n’avaient aucun contrôle sur le bruit ou les vibrations du forage.
« Le centrage était de loin le plus difficile. Nous n’avions en effet qu’une caméra pour voir. Puis, cela est devenu plus facile, mais il est certainement préférable de laisser les opérateurs plus expérimentés utiliser le pilotage à distance. Il faut apprendre à forer correctement depuis la cabine avant de commencer à utiliser BenchREMOTE. »
Le fait que les engins de forage, cinq SmartROC D65, soient des machines stables aux très rares dysfonctionnements facilite certainement le travail avec BenchREMOTE. Ils ont été livrés il y a un peu plus d’un an et demi et forent avec des tubes en acier de huit mètres.
« Le D65 est fiable, agile et facile à utiliser. Nous plaisantons souvent sur son infaillibilité ! Avec des tubes de huit mètres, nous n’avons pas besoin d’épissurer autant et nous gagnons ainsi du temps », explique Pierre Medfors.
Il est également rassuré d’avoir Epiroc comme partenaire de service.
« Leurs mécaniciens sont toujours sur site et disponibles en un appel. En cas de problème, ils nous viennent en aide immédiatement. »
La commande à distance permet également à l’opérateur de piloter plusieurs machines à la fois. Ainsi, la cadence de production ne sera pas affectée en cas, par exemple, d’absence maladie d’un opérateur un jour. Bien entendu, il reste toujours beaucoup d’aspects à gérer sur la montagne pour ceux qui conduisent deux machines à la fois.
« Comme nous n’avons pas le même contact naturel avec l’engin de forage, nous devons nous occuper très correctement de la maintenance. Si vous êtes responsable de deux machines, vous devez souvent changer les taillants, revisser et vérifier les composants. Lorsque nous sommes à deux, nous travaillons à tour de rôle », explique Pierre.
Stefan Löfdahl, maître foreur de longue date devenu ingénieur commercial chez Epiroc, a également expérimenté la commande à distance des engins à plusieurs reprises. Pour lui, c’est l’avenir du forage de surface, il en est convaincu, principalement en raison des gains substantiels de sécurité lorsque les opérateurs ne sont plus dans la cabine.
« Cette tendance va être poussée par l’industrie. Pouvoir conduire au plus près des parois rocheuses, pouvoir s’exposer aux dangers de la montagne, cela a une valeur considérable. »
Et le fait que les opérateurs se trouvent dans un environnement plus confortable est également important du point de vue de la santé.
« C’est très difficile d’être assis dans un environnement bruyant et soumis à des vibrations pendant toute sa vie professionnelle, c’est évident. Travailler à distance rend le travail moins pénible. »
Pour Stefan Löfdahl, la possibilité de piloter les engins à distance pourrait également renforcer l’attractivité du métier de foreur.
« Il y a une similitude avec ce que font les jeunes aujourd’hui : être assis et manipuler des joysticks pour contrôler des personnages et des machines dans les jeux vidéo. Qui sait ? »
Janne Lantto et Pierre Medfors, Norrbottens Bergteknik
Pierre Medfors aime utiliser BenchREMOTE et ne compte pas s’arrêter. Pour lui, aujourd’hui, ce n’est pas plus difficile que de manipuler l’engin depuis la cabine, à condition que la surface soit adaptée.
« Tout le monde aime jouer avec des jouets radiocommandés. C’est juste un énorme jouet ! En plus du côté ludique, il y a aussi un aspect social. Vous devenez très populaire en montagne lorsque vous utilisez BenchREMOTE dans la maisonnette, les mécaniciens viennent souvent prendre un café avec nous. »
